Engagements

Nos villes ont un impact important sur notre bien-être. Notre santé et notre espérance de vie dépendent de leur aménagement.1

De nombreuses études scientifiques démontrent que des milieux de vie favorables à la santé, c’est rentable pour l’économie et ça réduit les coûts en santé. Aux élections provinciales, demandez à vos candidat(e)s de s’engager pour votre santé!

Grâce aux engagements et cibles proposés par l’initiative Je veux vivre en santé, vos futurs élus pourront prendre des décisions judicieuses pour agir sur vos milieux de vie afin de protéger votre santé, ainsi que celle de vos enfants et de votre famille.

Engagement 1 : Toujours penser à ma santé

Nos villes ont un impact important sur notre bien-être. Notre santé et notre espérance de vie dépendent de leur aménagement.2 Pour tout projet de développement ou toute norme pouvant avoir un impact significatif sur ma santé :

Actions

  • Imposer une évaluation d’impact sur la santé pour tout projet ou norme pouvant avoir un impact significatif sur ma santé.3
  • Imposer une intégration des coûts en santé dans l’analyse économique pour tout projet ou norme pouvant avoir un impact significatif sur ma santé.
  • Adopter une Loi sur l’aménagement et l’urbanisme qui favorise la santé.

Engagement 2 : Verdir mon milieu de vie

Les personnes vivant dans les quartiers très verts ont plus de chance d’être en bonne santé que les personnes vivant dans des quartiers bétonnés et asphaltés. En effet, la littérature scientifique médicale démontre qu’une canopée (surface de la ville recouverte par la cime des arbres) optimale d’au moins 40% pourrait réduire d’environ :

  • 39% la prévalence du stress,4
  • 7% la dépression,5
  • 14% le diabète,6
  • 13% l’hypertension,7
  • 40% l’obésité,8
  • 6% l’asthme,9
  • 9% la mortalité cardiovasculaire,10
  • 10% la mortalité pulmonaire,11
  • 13% la mortalité par cancer12
  • et 10% à 20% la mortalité générale prématurée.13

D’autres bénéfices sanitaires, sociaux et environnementaux ont aussi été rapportés tels que la diminution de l’anxiété14 et des symptômes du trouble de déficit d’attention et hyperactivité (TDAH),15 un ralentissement du déclin cognitif,16 une diminution de l’isolement social17 et de la criminalité,18 une augmentation des performances scolaires19 et de la productivité au travail,20 la réduction de la vitesse automobile,21 la gestion des eaux de pluie,22 la lutte à la défavorisation sociale,23 aux ilots de chaleurs24 et aux changements climatiques (captation de CO2).25 Les arbres urbains protègent aussi contre les rayons ultraviolets responsables du cancer de la peau.26

L’automobile occupe environ 50% de l’espace dans nos villes.27 Des investissements dans le transport en commun et les réseaux piétonniers et cyclables permettent de dégager de l’espace pour l’humain et le verdissement.

Actions

  • Adopter une Politique d’intégration de la santé préventive en aménagement urbain visant à réserver l’équivalent de 1% des investissements en infrastructures publiques dans un fonds de verdissement urbain qui serait disponible pour les municipalités tel que demandé par plus de 45 organismes, 600 médecins et 600 autres professionnels de la santé. 28
  • Afin de mieux protéger nos milieux naturels, réformer la Loi sur l’expropriation afin que les expropriateurs n’aient pas à compenser la perte possible des profits.29
  • Demander aux municipalités de verdir nos milieux de vie en se fixant les objectifs suivants :
    • une canopée urbaine optimale d’au moins 40% à l’instar de Toronto30
    • chaque citoyen réside à au plus 300 m d’un espace vert d’au moins 0.5 à 1 hectare selon la recommandation de l’Organisation mondiale de la santé.31
    • une protection d’au moins 12% du territoire à l’intérieur du périmètre urbanisé et d’au moins 17% du territoire total d’une ville donnée sous forme de milieux naturels d’ici 2030.32
    • une interconnexion des milieux naturels, espaces verts et parcs riverains par des corridors naturalisés dont la plus simple expression serait des rues arborées.
    • un accès public aux fleuve, lacs et rivières pour les villes riveraines.
    • un Code de l’ombre à l’instar de Toronto.33
    • une règlementation municipale protégeant adéquatement les arbres et imposant des amendes dissuasives lors d’abattage illégal.

 

Engagement 3 : Assainir l’air que je respire

Au Québec, la pollution de l’air cause 4 000 décès prématurés par année34 soit environ 12 fois plus que les décès par accidents routiers.35 Dans les pays à revenu économique élevé comme le Canada, la pollution de l’air a été associée à :

  • 33% des maladies cardiovasculaires,
  • 16% des maladies pulmonaires obstructives chroniques,
  • 12% des infections des voies respiratoires inférieures
  • et 8% des cancers respiratoires.36

Une étude québécoise récente, menée chez une cohorte de 1 183 865 enfants a démontré que la pollution de l’air initie l’asthme chez les enfants. Augmenter l’ozone de seulement 0.009 ppm augmente le nombre de jeunes asthmatiques de 33% ! 37 Des études médicales récentes associent la pollution de l’air à la démence38 chez les ainés et possiblement à l’autisme et à des retards cognitifs chez les enfants.39 40 41

Les principaux polluants de l’air sont les particules fines (PM), les NOx et l’ozone. Au Québec, le secteur des transports est responsable à lui seul de 62% de toutes les émissions de l’ensemble des contaminants atmosphériques42 ce qui fait que les niveaux de pollution de l’air sont souvent plus élevés près des autoroutes et boulevards achalandés. Une exposition au trafic automobile augmente de 3 fois le risque d’infarctus du myocarde (crise de cœur) dans l’heure qui suit.43

Les populations qui vivent à proximité de sources d’émissions de substances cancérigènes comme le nickel et l’arsenic ont une incidence plus élevée du cancer du poumon et une espérance de vie moindre.44 45 La valeur économique des impacts sur la santé de la pollution de l’air est évaluée à 30 milliards de dollars par année au Québec. 46

En plus des bénéfices sanitaires cités dans la section des Saines habitudes de vie, un transfert modal vers le transport en commun, le vélo et la marche contribue à lutter contre la pollution de l’air. Les arbres urbains jouent aussi un rôle significatif en captant environ 24% des polluants atmosphériques en moyenne.47

Actions :

  • Adopter les normes recommandées en 2021 par l’Organisation mondiale de la santé pour les principaux polluants (PM2.5, PM10, NO2, O3, SO2 et CO).
  • Adopter une norme nickel de 14 ng/m3 24-heures dans les PM10 et de 3 ng/m3 annuelle dans les PM10.
  • Faire respecter les normes québécoises du Règlement d’assainissement de l’atmosphère sans donner de passe-droits à certaines industries.
  • Afficher en temps réel les niveaux des polluants atmosphériques dans nos grandes villes selon une cartographie fine en s’inspirant d’Airparif.48
  • Adopter un dispositif d’urgence pour prévenir les pics de pollution atmosphérique à l’image de Genève.49
  • Adopter un moratoire sur la construction d’autoroutes urbaines et évaluer la reconversion d’autoroutes urbaines en boulevards.
  • Établir une zone tampon en interdisant la construction de logements et de bureaux à moins de 300 m50 d’une autoroute urbaine.

Engagement 4 : M’offrir la mobilité durable

Parce qu’ils doivent marcher pour se rendre aux arrêts, les usagers du transport en commun sont quatre fois plus susceptibles de marcher les 10 000 pas/jour recommandés par leur médecin que les automobilistes.51 Ils font environ 50 minutes d’activité physique de plus par semaine que les automobilistes52 ce qui permet de réduire le gain de poids.53 Le transport en commun, surtout si électrifié, contribue à diminuer la pollution de l’air54 associée à 33% des maladies cardiovasculaires dans nos villes.55

Se déplacer à vélo réduit les risques de surpoids, de diabète et d’hypertension artérielle pour ne nommer que quelques bénéfices pour la santé.56 Les employés qui se rendent à vélo au travail ont 15% moins d’absence pour cause de maladie. Leur risque de cancer et de maladie cardiovasculaire est divisé par deux57 et ils souffrent moins de stress.58 Lors de leurs déplacements, ils n’émettent ni polluants atmosphériques ni gaz à effet de serre. En adoptant cette saine habitude de vie, les cyclistes luttent contre la congestion automobile, augmentent leur productivité au travail, protègent leur santé et celle des autres, et contribuent à désengorger notre système de santé.

Une ville des courtes distances est une ville compacte où les services et lieux de destination sont situés à proximité des citoyens. En favorisant la marche, le vélo et le transport en commun, une ville des courtes distances pourrait diminuer de 15% le nombre d’années d’handicap associées aux maladies cardiovasculaires.59 Un transfert modal de l’automobile vers les transports actifs et collectifs peut générer des économies substantielles pour la société en raison d’une meilleure forme physique et d’une diminution de la pollution de l’air. 60

Actions :

  • Consacrer la majorité des dépenses en transports en infrastructures de transports collectifs et actifs plutôt qu’en infrastructures routières.
  • Contribuer au financement des dépenses d’opération du transport en commun à l’instar d’autres pays comme la Suisse.61
  • Mettre en oeuvre une tarification sociale, voire la gratuité du transport collectif.
  • Supporter le développement du transport collectif interrégional en exigeant une contribution des automobilistes d’une cent par litre d’essence.
  • Adopter une loi sur l’urbanisme favorisant le développement de villes de courtes distances.

Engagement 5 : Me protéger contre les changements climatiques

Les changements climatiques sont la plus grande menace à la santé humaine au 21e siècle.62 Une étude d’Ouranos estime qu’il y aura plus de 20 000 décès additionnels causés par une augmentation de la température dans les 50 prochaines années au Québec.63

Les vagues de chaleur peuvent causer des coups de chaleur, des troubles cardiovasculaires et respiratoires et même des décès.64 12% des Québécois consultent quand il fait assez chaud pour mal dormir la nuit.65 Chaque vague de chaleur coûte environ 55 millions de dollars en soins médicaux au Québec.66

Les surfaces minéralisées accroissent la température de l’air, c’est pourquoi elles sont appelées îlots de chaleur. Les îlots de chaleur sont plus nombreux dans certains quartiers et sont souvent liés à la défavorisation socio-économique.67 L’ombre fournie par les arbres de rue peut diminuer de 12 à 22oC la température ressentie.68

Actions :

  • Viser d’ici 2030 une réduction d’au moins 55% des émissions de GES, par rapport au niveau de 1990.69
  • Désinvestir dans les énergies fossiles (fonds de retraite des fonctionnaires, placements gouvernementaux).
  • Éliminer le mazout et autres énergies fossiles non renouvelables comme sources d’énergie pour les immeubles gouvernementaux.
  • Imposer la carboneutralité dans les émissions de toute nouvelle construction d’ici 2030 en s’inspirant de la stratégie adoptée par la Ville de Vancouver.70
  • Adopter une politique visant l’utilisation de matériaux ayant un cycle de vie à faible émission de carbone dans tout nouveau projet de construction.
  • Lutter contre la surconsommation d’énergie en bannissant les sacs de plastiques jetables, en tarifiant l’eau potable et les matières résiduelles et en favorisant l’économie circulaire.
  • Interdire la publicité des véhicules énergivores.